Congrès « Computer In Libraries 2008 » – Arlington – Jour 2

D’abord une réflexion tirée d’une présentation de la journée d’hier au sujet de l’adoption des nouvelles technologies par le plus grand nombre: « Tools don’t get socially interesting until they get technologically boring ». À méditer, surtout pour les développeurs…

Première conférence: « Next Generation Library Interfaces » par Marshall Breeding.

Breeding débute par des statistiques ‘choc’ qui font le cauchemar de la communauté bibliothéconomique. Lorsque vient le temps de d’effectuer une recherche documentaire voici vers quels outils se tournent les usagers de niveau secondaire en premier lieu:

89% Search engines (Google 62%)
2% Library Web Site (total respondents -> 1%)
2% Online Database
1% E-mail
1% Online News
1% Online bookstores
0% Instant Messaging / Online Chat

Ces données auraient de quoi terrifier si on ne les connaissait (ou pressentait) pas déjà. Face à cette situation, Breeding propose d’accélérer la marche et de rendre au plus tôt disponibles ces nouveaux environnements de recherche et de découverte (dont nous aurions déjà du disposer il y a 5 ans). Les balises qu’il propose sont les suivantes:

  • Relevancy ranking
  • Facets
  • Queries enhancements (spell checks)
  • Suggested related results
  • Appropriate organizational structures (tags, etc.)
  • Enriched visual and textual content
  • Single sign-on

Tout cela est assez connu. Le problème est que plusieurs joueurs importants du Web dont Amazon, Google scholar et Wikipedia fournissent déjà du contenu aux internautes, et ce, de façon beaucoup plus efficiente que la plupart des systèmes de bibliothèques existants. D’où un complexe d’infériorité croissant dans le milieu bibliothéconomique. Ce malaise, quoi que diffus, est par ailleurs omniprésent depuis le début du congrès. Entre les discours lénifiants tenus par certains conférenciers qui voient dans les chiffres les plus pessimistes une raison de se réjouir et les visions catastrophiques proposées par certains autre prophètes, on sent bien que la communauté bibliothéconomique cherche encore à redéfinir son rôle et que la partie est loin d’être gagnée.

La présentation de Breeding est disponible ici.

Drupal & Libraries

Un nombre impressionnant de bibliothèques universitaires utilise Drupal. La communauté de développeurs est extrêmement prolifique. On parle de groupes d’uilisateurs comportant plus de 36000 membres, des canaux IRC pour les ‘geeks’, plus de 1900 modules et extensions disponibles. Attention toutefois souligne la présentatrice Ellyssa Kroski: le pire côtoie souvent le meilleur. À regarder de plus près. La présentation d’Ellyssa se trouve ici.

Catalog Effectiveness: Google Analytics & OPAC 2.0

Cette présentation démontre comment on peut utiliser Google analytics pour produire des statistiques d’utilisation de l’OPAC. Moi qui croyait que ce produit ne pourrait être utilisé que sur un site Web statistique, me voilà confondu. Par ailleurs, ce produit, totalement gratuit pour tout site qui récolte moins de 5,000,000 de ‘hits’ par mois mérite amplement le détour. Au prix d’un petit ajout de script en haut de chaque page Web, on obtient une quantité impressionnante d’informations sur l’utilisation du site. À revisiter pour nos propres besoins.

En terminant, une petite réflexion inspirée d’un commentaire entendu hier: « Internet itself is considered by users as local storage ». On observe en effet une tendance croissante chez les internautes à confier leurs documents et contenus à des services d’hébergement spécialisés sur le Web. On pense aux fournisseurs d’hébergement d’images tels Flickr ou Picasa et plus récemment aux services de gestion des documents tels ‘Google Docs’. Si l’utilisation de tels services par un individu semble aller de soi, il en va tout autrement à mon sens en ce qui a trait aux institutions. Ces dernières ne peuvent reposer sur des fournisseurs n’ayant aucune obligations envers elle pour mener à bien leurs activités ou entreposer des contenus. À cet effet, l’exemple d’hier concernant le projet mené par la Library of Congress sur Flickr donne à réfléchir. Ainsi des bibliothèques qui utilisent Amazon comme fournisseur de contenu enrichi.

Bon, avant de fermer l’ordi, une dernière citation: « There is no way to predict the future but if we build system that can change rapidly than we’ll be able to face the new challenges that future will bring ». (Je cite de mémoire). Bonne fin de soirée.

Au fait, c’est mon anniversaire aujourd’hui.

Youppi.

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